Visiter la Côte des Havres
La Manche est une région magnifique, un véritable puits de surprises, naturelles comme culturelles et même historiques. Cependant, ce qui vous intéresse aujourd’hui, c’est la partie ouest du littoral du Cotentin : vous souhaitez visiter la Côte des Havres et vous avez raison. Elle s’étend entre Granville, au sud, et Barneville-Carteret, au nord. Au-delà de ce qui la caractérise en tant que côte, nous parlons ici des havres, des retraits naturels pleins de richesses. Sur le littoral comme dans les terres, la Manche a de nombreux atouts… dans sa manche.
Un havre ne se définit pas qu’avec la paix qui l’accompagne généralement selon l’expression. Effectivement, avant tout, il s’agit d’une retraite de la côte vers les terres avec des spécificités bien précises. Par exemple, en plus d’être des plages enfoncées par rapport au reste du littoral, les havres sont surtout les portes de sorties de fleuves à débit léger.
Les havres de la Côte se comptent au nombre de huit : Carteret, Portbail, Surville, Saint-Germain-sur-Ay, Geffosses, Blainville, Regnéville, et Vanlée. Chacun d’entre eux est unique, de par sa forme, ses caractéristiques topologiques, ou son environnement. En effet, plus vous verrez de havres différents, plus vous vous rendrez compte de la beauté de ces sites naturels.
Granville, à l’instar de la Pointe du Grouin à Cancale (Bretagne), borde la Baie du Mont-Saint-Michel. Visiter la Côte des Havres demande impérativement une découverte de Granville. Connue pour son Roc qui s’enfonce dans la mer, c’est aussi une ville de culture et de patrimoine. Effectivement, question patrimoine, la ville n’est pas en reste, avec ses édifices religieux impressionnants dont l’église Notre-Dame du Cap Lihou datant du XVIIe siècle. Ceci dit, attention, elle est fermée au public en vue de son état intérieur.
Ne manquez pas le reste du patrimoine granvillais, qu’il soit architectural (le Château de la Crête, le marché couvert, etc) ou naturel (Plage du Plat-Gousset, vue sur les îles Chausey). Côté culturel, Granville abrite évidemment des musées comme la Maison Christian Dior ou l’Aquarium Roc des Harmonies (Roc des Curiosités).
Presque fermé, le Havre de Portbail est une belle étendue sableuse à marée basse. Le village de Portbail se trouve au fond et émerveille par l’environnement direct. Il est séparé de son port par une route qui traverse le havre, et qui peut être surprenante quand la marée remonte. C’est un joli petit village à visiter, surtout pour son littoral et sa plage.
La Manche a connu une Histoire assez importantes et quelques vestiges en témoignent aujourd’hui. Par exemple, les châteaux encore debout, pas forcément entiers, mais là pour préserver la mémoire du passé. C’est le cas du Château fort du Pirou, situé à Pirou. Il a été bâti dès le XIIe siècle, avec un donjon (qui n’existe plus), des remparts et une chapelle. Entretemps, le château a vécu beaucoup de choses.
À l’époque, il est établi pour surveiller la côte ouest de la Manche. Mais au fil du temps, dès le XVIIe siècle, on ne le considère guère plus que comme une ferme. Vous pouvez aujourd’hui visiter ces vestiges assez impressionnants quand il s’agit de penser à ce que ces pierres ont vécu.
Située dans les terres par rapport au Havre de Regnéville, la ville de Coutances est plutôt importante. Habitée depuis l’ère gallo-romaine, a elle vu plusieurs peuples se battre pour elle. Durant la Seconde guerre mondiale, elle est durement touchée par les bombardements qui mettent à mal son paysage urbain. Cependant, comme un signe divin, la cathédrale Notre-Dame de Coutances sera épargnée.
Immense bâtisse religieuse au style gothique remarquable, elle s’impose dans Coutances comme son trésor. Mais ne manquez pas le Jardin des Plantes de la ville, un agréable lieu où se reposer quelques instants loin du tumulte, entouré de fleurs et d’arbres. Et pour en apprendre encore plus sur la ville, rendez-vous au Musée Quesnel-Morinière, le musée des beaux-art et d’archéologie. Installé dans une belle bâtisse avec une cour, le musée vous permet de découvrir beaucoup de choses sur la ville.
Voici une autre manière de visiter la Côte des Havres. À moins de 20 kilomètres de la côte, presque face à Granville, l’archipel des îles Chausey habille joliment l’horizon. L’archipel granitique dispose de 365 îlots à marée basse et à marée haute, il n’en reste plus que 52 ! C’est l’endroit où les marées sont les plus importantes dans toute l’Europe, montant parfois jusqu’à 14 mètres !
Abritant un grand nombre d’espèces animales et végétales, c’est également un espace protégé dont il faut prendre soin.
Véritable paysage de carte postale, les cabines de Gouville symbole carrément la région. Leur façade blanche et leur toit colorés animent la côte sur laquelle elles se trouvent. Parsemées entre les petites collines du littoral, elles émerveillent beaucoup de passants et touristes qui s’y pressent pour les photographier.
Mais au-delà de ces jolies cabines de bois, ne manquez pas la petite ville de Gouville-sur-Mer. Elle n’a pas vraiment de centre historique mais ill fait bon s’y arrêter pour déguster un bon repas de spécialités normandes.
La plage de la Potinière est une plage de Barneville-Carteret qui est très connue aux alentours. Faite de sable fin et de rochers, elle permet de visiter la Côte des Havres en un coup d’œil. En effet, sa situation au nord de la côte offre l’opportunité, les jours de beau temps, de voir les autres havres à l’horizon. Mais aussi, ne ratez pas le Phare de Carteret qui la sépare des Dunes d’Hattainville.
Très prisée, elle est fréquentée depuis plusieurs siècles et fut le sujet de nombreuses cartes postales à l’ancienne. Notez qu’elle bénéficie du label Pavillon Bleu d’Europe. Il s’agit d’une distinction qui récompense les efforts des communes en matière de préservation environnementale.
Enfoncé au fond du havre de Regnéville, à l’endroit où la Sienne devient un véritable fleuve, le Pont de la Roque s’impose. Auparavant, c’est-à-dire au XIXe siècle, il disposait de 11 arches qui permettaient de traverser la Sienne. Mais, c’était sans compter les bombardements acharnés durant la Seconde guerre mondiale.
En fin de compte, 3 arches seront détruites, ralentissant considérablement les troupes allemandes.
Son nom en dit long sur cette route. À l’heure des marées montantes, elle se retrouve submergée par l’eau. À marée basse, elle n’est rien de plus qu’une route qui permet de traverser un havre. Mais quand l’eau remonte, petit à petit, avec son écume épaisse ainsi que les poussières trouvées sur le chemin, cela devient bien plus intéressant.
Le mieux est d’essayer de s’y rendre au moment des Grandes Marées où vous vous garantissez un passage bloqué. Sinon, vous pourriez être déçu·e·s. En effet, toutes les marées ne se valent pas, et parfois, il n’y a que très peu d’eau.
Bonne balade sur la côte !!!
Avis aux modérateurs : cette sortie est virtuelle, mais elle n'est pas en contradiction avec le confinement chez soi !