Le Jardin de l'artiste à Giverny est une huile sur toile de Claude Monet peinte en 1900 et maintenant conservée au musée d'Orsay à Paris.
C'est l'une des nombreuses œuvres de l'artiste de son jardin à Giverny au cours des trente dernières années de sa vie.
Giverny est un village de la région de Normandie,
dans le nord de la France.
Le peintre impressionniste Claude Monet
y a vécu et travaillé de 1883 à sa mort en 1926.
La maison de l'artiste et ses jardins paysagers,
dans lesquels il a créé sa célèbre série des Nymphéas,
constituent désormais le musée de la Fondation Claude Monet.
Les jardins de Monet sont divisés en deux parties, un jardin de fleurs devant la maison, qu'on appelle le Clos Normand,
et un jardin d'eau d'inspiration japonaise de l'autre côté de la route.
Les deux parties du jardin de Monet s'opposent & se complètent.
Quand Monet et sa famille s'installent à Giverny en 1883, le terrain qui descend de la maison jusqu'à la route est planté d'un verger & entouré de hauts murs de pierres.
Une allée centrale ombragée par des sapins le traverse. Monet fera abattre les pins, ne conservant que les 2 ifs, les plus près de la maison, à la demande d'Alice.
Ce Clos Normand d'environ un hectare, Monet le transforme en un jardin riche en perspectives, en symétries et en couleurs.
Le terrain se découpe en plates-bandes où les massifs de fleurs de différentes hauteurs créent les volumes.
Les arbres fruitiers ou d'ornement dominent les rosiers grimpants, les tiges élancées des roses trémières & les masses colorées des annuelles.
Monet mêle les fleurs les plus simples (pâquerettes et coquelicots) aux variétés, les plus recherchées.
L'allée centrale se couvre d'arceaux sur lesquels poussent des rosiers grimpants; En écho, d'autres rosiers couvrent les balustrades qui longent la maison.
A la fin de l'été des capucines envahissent le sol de l'allée centrale. Claude Monet n'aime pas les jardins organisés ou contraints. Il aillie les fleurs en fonction des couleurs et les laisse pousser assez librement.
Au fil des années, il se passionne pour la botanique, il échange des plants avec ses amis Clémenceau ou Caillebotte.
Toujours à l'affût de variétés rares, il fait venir à grand frais des bulbes ou des jeunes pousses.
" Tout mon argent passe dans mon jardin " confie-t-il.
Mais aussi : " je suis dans le ravissement "
En 1893, dix ans après son arrivée à Giverny, Monet achète le terrain qui voisine sa propriété de l'autre côté de la voie de chemin de fer.
Il est traversé par un petit cours d'eau, le Ru, une dérivation de l'Epte.
Malgré l'opposition des voisins paysans qui craignent qu'il empoisonne l'eau en y plantant des végétaux bizarres,
mais avec le soutien de la Préfecture, Monet y fait creuser un premier petit bassin.
Dans une lettre au préfet de l'Eure, il déclare :
"Il ne s'agit là que d'une chose d'agrément et pour le plaisir des yeux, et aussi d'un but de motif à peindre; je ne cultive dans ce bassin que des plantes telles que nénuphars, roseaux, iris de différentes variétés qui croissent généralement à l'état spontané le long de notre rivière, et il ne peut être question d'empoisonnement de l'eau."
Par la suite le bassin sera agrandi pour atteindre ses proportions d'aujourd'hui.
Le jardin d'eau tout en asymétrie et en courbes, s'inspire des jardins japonais que Monet connaît par les estampes dont il est un fervent collectionneur.
Jamais encore un peintre n'avait à ce point façonné
son motif dans la nature avant de le peindre, créant son oeuvre deux fois.
Monet y puise son inspiration pendant plus de vingt ans.
Après la série des ponts japonais il se consacre à celle des nymphéas, jusqu'aux gigantesques décorations de l'Orangerie.
Toujours à la recherche de brumes et de transparences,
Monet s'attache de plus en plus aux reflets dans l'eau, une sorte de monde inversé transfiguré par l'élément liquide.
Monet a peint son pont 45 fois ! Pour le construire il a fait appel à un artisan local. Au moment de la restauration du jardin le pont était trop abîmé pour être récupérable.
Il a dû être reconstruit par une entreprise de Vernon. Il est entièrement constitué de bois de hêtre.
500 000 visiteurs découvrent les jardins de Monet chaque année, en l'espace de sept mois.
Afin d'éviter le piétinement et de conserver au jardin toute sa beauté, certaines allées ne sont pas accessibles au public.
Les visiteurs peuvent néanmoins faire le tour complet du jardin pour en admirer toutes les perspectives.
L'accès au jardin d'eau se fait par un souterrain qui passe sous la route (à l'époque, Monet devait franchir la voie de chemin de fer et traverser le chemin du Roy.)
Vous pourrez traverser le pont et vous promener dans les recoins secrets du jardin d'eau.
Les photos sont autorisées dans le jardin à condition de ne pas sortir des allées.
A la mort de Claude Monet en 1926, la maison et le jardin reviennent à son fils Michel. Il n'y habite pas et c'est la belle-fille de Monet, Blanche Hoschedé, qui veille sur la propriété. Malheureusement après la deuxième guerre mondiale le jardin et la maison sont négligés. En 1966 Michel Monet lègue la propriété à l'Académie des Beaux-Arts.
En 1977 Gérald van der Kemp est nommé conservateur de Giverny. André Devillers, qui avait eu la chance d'accompagner Georges Truffaut, un éminent jardinier souvent invité à la table de Monet, l'aide à reconstituer le jardin tel qu'il était à l'époque du Maître.
Plusieurs années sont nécessaires pour redonner au jardin et à la maison leur ancienne splendeur, car il n'en reste plus grand chose.
Les vitres des serres et de la maison ont volé en éclats pendant les bombardements, les boiseries sont pourries, l'escalier écroulé, et trois arbres ont poussé dans le grand atelier.
Grâce à des dons généreux en majorité américains, la façade de la maison est ravalée, les meubles anciens et les estampes japonaises sont restaurés, les structures d'accueil se mettent en place.
La propriété est ouverte au public depuis septembre 1980.
Profitez bien de cette visite, en attendant ...