Des médinas bourdonnantes au désert paisible, en passant par les sommets de l’Atlas, le Maroc déploie une très grande diversité, à seulement quelques encablures de la métropole. Un attrait qui n’a pas échappé à Lionel Taieb qui, après plusieurs voyages, nous présente les images qu’il a capturées.
Fès est entourée de collines qui offrent de très beaux points de vue sur la ville. Fassis et voyageurs s’y retrouvent le soir pour admirer le coucher de soleie. De ce point de vue privilégié, on aperçoit la médina, le palais royal, la ville moderne, le Mellah (quartier juif) et la mosquée Karaouiyne. Un moment de grâce qui sublime la cité et contribue à son pouvoir d'attraction.
L'artisanat marocain offre toujours un festival de couleurs : tissus, épices, lanternes, bijoux et; bien sûr; plats et tajines finement décorés. Il m’est arrivé d’en rapporter – j’ai même fait venir un bureau par bateau - mais je trouve qu'une fois chez soi, les objets ramenés n'ont plus la même "saveur.", comme si – une fois sortis de leur contexte - on leur avait retiré leurs "particules d'ailleurs". Du coup, la photo aide parfois à les retrouver.
Le phare du cap Spartel, près de Tanger, marque une "frontière" symbolique entre l'Atlantique et la Méditerranée, un peu aussi entre l'Afrique et l'Europe, qu'on aperçoit au loin à travers les côtes espagnoles. L'endroit a des allures de "bout du monde", avec une vue magnifique sur le détroit de Gibraltar. Tout proche, il y a aussi les grottes d'Hercule, un autre endroit surréaliste.
L'artisanat marocain se prête bien aux photos. Il est riche et varié (bijoux, cuir, tapis, poteries, paniers, bois sculpté...) et derrière les étals, on peut souvent admirer le travail de fabrication, avec outils d'époque et gestes ancestraux. Dans le souk, chaque allée est consacrée à une spécialité artisanale - orfèvres, sculpteurs, dinandiers, maroquiniers, potiers, vanniers,... - ce qui rend la balade et les photos quasi intemporelles.
Tanger est une ville à part au Maroc. On sent qu'il y a eu ici, comme souvent dans les ports, un mélange de différentes influences. Les activités portuaires "lourdes" ne se situent plus à Tanger même, ce qui laisse de l'espace à ce beau port de pêche, où les bateaux s'entassent et où l'on vend le poisson directement sur le quai. Il y a aussi une belle atmosphère de quartier au marché aux poissons tout proche.
Cette photo a été prise dans le Ksar de Ait Benhaddou, très bien préservé. En grimpant au sommet, on a une très belle vue sur le village et la vallée autour. Bien que situé sur les routes touristiques (on n'est pas loin de Ouarzazate) et même si les lieux ont servi de décor à plusieurs films (dont Gladiator), l'endroit reste paisible et hors du temps.
Volubilis est une ancienne cité romaine, à quelques kilomètres de Meknès. C'est une ville entière avec son théâtre, ses thermes, ses maisons, son arc de triomphe et son réseau de canalisations, suffisamment vaste pour donner l'impression de la visiter seul ou presque. Le lieu est paisible, entouré d'un écrin de verdure, et l'on peut s'y promener au hasard des vestiges, sous l'œil des cigognes qui ont élu domicile en haut des colonnes de pierre des allées en ruine.
Un marché de fruits et légumes à Tanger avec, comme toujours, des odeurs, des sons, des scènes de vie partout, une atmosphère de quartier, une certaine lumière… Des ambiances toujours difficiles, voire impossibles, à restituer en photo. Du coup, c'est souvent le type d'endroit où je déclenche le plus, pour tenter vainement d’atténuer cette frustration.
L'entrée du Palais royal de Fès, avec ses portes de bronze dorées, son auvent couvert de tuiles vertes et un beau portail de mosaïques et de stucs. C'est la seule partie du palais que l'on peut apercevoir car il n'est pas ouvert aux visites.
C’est une photo de la place Jemaa El-Fna, prise en milieu d’après-midi. L’ambiance en journée est bien différente, moins frénétique, propice à la lecture et au repos. Un moment idéal pour la contempler depuis la terrasse d’un salon de thé, en attendant que la place s’anime lorsque les premiers rayons du soleil couchant lui donnent une teinte rouge orangée. Il est alors temps de descendre et d’aller prendre des photos !
Au Maroc, les anciennes maisons de riches marchands ressemblent parfois à des cathédrales. Ici, il s'agit d'un ancien riad restauré et converti en maison d'hôtes, situé dans une ruelle de la médina à l’écart de l’agitation. Il y a un vrai contraste entre l'étroitesse des allées du souk et la sensation d'espace des lieux auxquels elles donnent accès. Ces maisons reflètent aussi la richesse de l'artisanat marocain et un vrai sens de l'accueil des hôtes, avec thé et pâtisseries à l'arrivée.
Goûter la nourriture de rue fait partie du voyage. Dans les rues marocaines, et ici près de la place Jemaa El-Fnâ, on peut facilement faire les 3 repas sans s'attabler à un restaurant. Au menu : pâtisseries, crêpes de fromages ou de miel, maïs grillé, churros, beignets, brochettes ou, comme ici, briques au poulet.
Un portrait vient souvent ponctuer une belle rencontre, comme avec cette vendeuse d'huile d'argan sur la route du retour vers Marrakech, qui a pris le temps de montrer à mes enfants le procédé de transformation des graines d'arganiers en huile, savon ou produits de beauté.
Les boutiques de cuir aux alentours des tanneries Chouara offrent de beaux points de vue sur le patchwork de cuves multicolores. On est d'abord fasciné par la beauté du spectacle vue de haut, puis mal à l'aise devant les conditions de travail éprouvantes des teinturiers une fois en bas. La photo ici ne garde que le côté enchanteur des lieux.
Le désert apporte sa part de magie à tout voyage. Son immensité, son silence, sa monotonie convoquent une part d’imaginaire qui mêle rêves d’ailleurs et lectures d’enfance (Saint-Exupéry, Hergé…). C’est à la fois une brusque expérience du Vide mais aussi la sensation étrange d’échapper, le temps d’une visite, à la fuite du temps. J'ai essayé de restituer cette sensation à travers ce cliché.
C’est une ruelle de Tamegroute, sur la route de Ouarzazate. A cette heure-ci, peu de monde dehors car la chaleur est vraiment forte, même à l’ombre. On y croise seulement des enfants jouant à cache-cache dans ce mini labyrinthe d’allées à demi enterrées.
Même si on y est très sollicité, la place Jemaa El-Fna se prête évidemment beaucoup aux photos, surtout à partir de la fin d'après-midi, lorsque les stands s'installent sur la place, que la fumée des restaurants ambulants embaume l'air et que le soleil donne à l'ensemble une teinte orangée. La place devient alors un véritable théâtre à ciel ouvert, à l'atmosphère toute orientale.