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Sortie n° 1256861, créée le 25 11 2020
Cap vert
Sponsor
Organisateur
Date de la sortie
Heure de début
Dimanche 29 Novembre 2020

Inscriptions & désinscriptions jusqu'à :
L'heure de la sortie
11:00 (du matin)
Descriptif de la sortie

Cap-Vert : l’île de Santo Antão, terre de randonnées.

Cap-Vert : l’île de Santo Antão, terre de randonnées
© Olivia Le Sidaner

 

Montagnes, panoramas spectaculaires, sentiers côtiers, villages perchés, étendues volcaniques arides, mais aussi forêts de pins et champs de canne à sucre… Santo Antão, deuxième plus grande île de l’archipel du Cap-Vert, offre une étonnante diversité de paysages aux routards épris de grands espaces sauvages. Embarquement immédiat pour de superbes randonnées !

Santo Antão, l’île la plus montagneuse du Cap-Vert

Santo Antão, l’île la plus montagneuse du Cap-Vert
Ribeira da Torre © Olivia Le Sidaner

 

Postée à la pointe occidentale de l’Afrique, à 500 km de la côte sénégalaise, Santo Antão (779 km2) est la deuxième plus grande île du Cap-Vert, après Santiago. C’est aussi la plus montagneuse de l’archipel, ce qui en fait un terrain de jeu formidable pour les randonneurs de tous niveaux.

Avec son relief accidenté, ses crêtes escarpées, ses vertigineux sentiers côtiers, ses paysages arides et volcaniques, Santo Antão souffre d’une sécheresse endémique, mais elle possède aussi de rafraîchissantes forêts de pins et des vallées fertiles et verdoyantes, où poussent quantité de fruits et de légumes. L’agriculture est d’ailleurs la première ressource économique de l’île, surnommée le grenier du Cap-Vert.

Mais si vous cherchez des plages de sable fin pour farnienter et faire trempette, passez votre chemin. L’océan, ici, s’apprécie depuis les sentiers ou au coucher du soleil, en buvant un verre dans un village côtier, avec, en bande-son, les chaleureux accords de la musique cap-verdienne.

Car, ici, comme sur les autres îles de l’archipel, tout finit immanquablement par un air de morna, de coladeira ou de funana, qui donne une irrésistible envie de danser...

La caldeira de Cova, sur la route des crêtes

La caldeira de Cova, sur la route des crêtes
Estrada da Corda © Olivia Le Sidaner

 

Depuis Porto Novo, porte d’entrée de l’île qui s’anime essentiellement au moment des rotations des ferries, on part en voiture vers le nord. On emprunte la spectaculaire estrada da Corda (« route de la corde »), une route sinueuse et escarpée de 36 km qui fut recouverte de pavés en basalte par des prisonniers politiques du temps du dictateur portugais Salazar. Les paysages que l’on traverse sont particulièrement arides et rocailleux. Seuls les acacias et les aloe vera semblent capables de survivre sur cette terre rougeâtre.

Caldeira de Cova © Olivia Le Sidaner

 

La végétation change lorsque l’on arrive à la caldeira de Cova. Ce vaste cratère à la terre fertile est occupé par des plantations (notamment de patate douce).

Un peu plus haut, on découvre une grande forêt de pins. C’est le début d’une belle rando de 4 heures (dénivelé : +350 m, -450 m), parfaite pour se mettre en jambes. Le fond de l’air peut être frais en altitude, alors n’oubliez pas de prendre votre polaire !

Sur le sentier, on chemine entre les pins de Monterey et des Canaries, jadis plantés par les Portugais. On croise aussi des agaves, du mimosa, des euphorbes (Euphorbia tuckeyana) endémiques du Cap-Vert, tout comme l’Artemisia gorgonum, une espèce d’armoise utilisée dans la médecine traditionnelle. Des hauteurs, on a une vue plongeante sur la vallée agricole de Ribeira da Torre, où l’on cultive patate douce, manioc, igname, mangues…

A la fin de la rando, en reprenant en voiture la route des crêtes vers le nord, on profite d’un autre panorama grandiose sur la vallée de Ribeira Grande. Vraiment vertigineux.

Les falaises sauvages de la côte nord

Les falaises sauvages de la côte nord
© Olivia Le Sidaner

 

Au départ du village côtier de Cruzinha de Garça, on rejoint Ponta do Sol en empruntant un sentier pavé serpentant à flanc de falaise, suspendu au-dessus des flots puissants dont l’écume bouillonne en s’écrasant sur la roche. Ce sont les esclaves qui, au 17e siècle, ont aménagé ce chemin impressionnant. Comptez entre 5h30 et 6h de marche (dénivelé : +640 m et -640 m). Sur les parois des falaises, on discerne des coulées de lave noires et de pouzzolane gris clair.

N’hésitez pas à vous arrêter pour déjeuner dans le village perché de Fontainhas, aux maisons colorées, histoire de prendre des forces avant d’attaquer la partie la plus difficile de la randonnée, surnommée non sans raison « le chemin de Croix ». Sous un soleil de plomb, la montée est raide, ponctuée par 14 stations : des petites niches abritant des tablettes gravées de scènes du chemin de Croix de Jésus. Plus on monte, plus le panorama est grandiose.

© Olivia Le Sidaner

 

Puis, on reprend le sentier côtier jusqu’à Ponta do Sol, qui était autrefois le principal port de l’île, du temps des Portugais. Aujourd’hui, nombre de maisons affichent un peu tristement leurs parpaings bruts, faute à la pauvreté et au fait que peindre son habitation implique de payer plus d’impôts.

En arrivant, on passe devant un petit cimetière juif, devenu mémorial. Et l’on descend vers le centre du village, où les murs sont décorés de fresques colorées. Libre à vous, ensuite, d’aller boire un verre dans un des bars qui font face à l’océan, pourquoi pas une Strela, la bière nationale. A moins que vous ne préfériez acheter quelques souvenirs chez Eki-Eko, un magasin d’artisanat. La boutique, ouverte depuis 12 ans, regroupe une trentaine d’artisans et de producteurs locaux.

La vallée de Paúl, verdoyant jardin d’Eden

La vallée de Paúl, verdoyant jardin d’Eden
Vallée de Paul © Olivia Le Sidaner

 

Changement de décor dans la fertile vallée de Paúl. Au fil d’une superbe rando (4h à 4h30, dénivelé : +450 m, -780 m), on découvre une nature luxuriante, ponctuée de hameaux à l’architecture rurale traditionnelle. En chemin, on peut s’arrêter au bar Sombra & Chavena pour boire un jus de goyave et de mangue (150 CVE, soit 1,30 €), en profitant d’une magnifique vue.

Le parcours comporte un passage un peu vertigineux, avec une montée bien raide : à l’arrivée au sommet, on est récompensé par un panorama fabuleux sur la vallée, avec la mer en ligne de mire.

Vallée de Paul © Olivia Le Sidaner

 

Puis, on redescend tranquillement au cœur du cirque de Cabo de Ribeira, un véritable jardin d’Eden débordant de fruits et de légumes : bananes, goyaves, mangues, oranges, canne à sucre, manioc, gingembre, ignames, mais aussi tabac et café (possibilité d’acheter aux habitants du café en grain ou moulu dans les hameaux : 500 CVE, soit 4,50 €  les 500 g).

Ici, l’eau est abondante, une exception sur l’île. La vallée de Paúl est la région où l’on produit le plus de canne à sucre, et, logiquement, celle où l’on trouve le plus de distilleries de rhum, toutes artisanales. Parmi elles, celle de Beth D’Kinha se trouve sur la route menant à Vila das Pombas. Un ancien pressoir est entreposé dans la cour. Dans la petite boutique, on peut acheter du grogue, le rhum local, mais aussi de la mélasse, des liqueurs ou encore des confitures locales.

Tarrafal de Monte Trigo, village du bout du monde

Tarrafal de Monte Trigo, village du bout du monde
Mirador de Campo Redondo © Olivia Le Sidaner

 

Pour rejoindre la côte ouest, on traverse l’intérieur des terres et ses paysages particulièrement arides et pelés. Ne pas manquer de faire halte au spectaculaire mirador de Campo Redondo.

Mais la route pavée ne va pas encore jusqu’au village de Tarrafal de Monte Trigo, installé sur la côte et particulièrement difficile d’accès. Elle est encore en travaux, loin d’être terminée. On peut cependant emprunter la piste cahoteuse et poussiéreuse à bord d’un pick-up. Ou alors, se faire déposer sur les hauteurs, et descendre à pied jusqu’au village. Une belle balade d’1h30 à 2h (dénivelé : -480 m, +10 m).

Tarrafal de Monte Trigo © Olivia Le Sidaner

 

En arrivant, on a une vue panoramique sur la baie de Tarrafal de Monte Trigo et sa longue plage de sable noir, considérée comme la plus belle de Santo Antão (voire la seule vraie plage de l’île). Pour autant, la baignade n’est pas forcément aisée ici, les rouleaux étant souvent très puissants, pour la plus grande joie des surfeurs aguerris. La baie est aussi un bon spot de plongée et de pêche sportive (entre mars à mai).

Le village lui-même est charmant, avec ses maisons de pêcheurs colorées et son école devant laquelle, en passant, on voit les enfants jouer dans la cour. Un peu plus loin, un grand terrain de foot s’anime en fin de journée.

Sur les hauteurs, on peut faire une courte rando (une boucle, dénivelé : +250 m, -250 m), en passant au cœur des potagers où poussent notamment des ignames et de la canne à sucre. L’occasion de découvrir les levadas, un système unique d’irrigation qui permet à l’eau – une denrée rare – de circuler en circuit dans toutes les cultures en terrasse et ainsi de ne pas être gaspillée. On passe aussi par des hameaux et devant une minuscule distillerie artisanale, en revenant vers le village.

La côte ouest, entre falaises et volcans

La côte ouest, entre falaises et volcans
Monte Trigo © Olivia Le Sidaner

 

Au départ du village de Tarrafal, on peut randonner jusqu’au village de pêcheurs de Monte Trigo (3h30 à 4h30, dénivelé : +350 m/-350 m), plus au nord, en empruntant le sentier côtier. Pour ce faire, il est préférable de partir tôt, le chemin, escarpé et aménagé à flanc de montagne, n’étant pas abrité du soleil. Au cours de cette rando, on traverse des paysages arides et minéraux, où vivent des chèvres peu farouches, qui grimperont toutefois sur les pentes rocailleuses à votre approche.

Après quoi, se profilera le Tope de Coroa, le « sommet de la couronne », montagne d’origine volcanique qui, avec ses 1979 m d’altitude, est le point culminant de Santo Antão. La traversée du champ de lave est particulièrement spectaculaire, les pierres volcaniques prenant des formes fantastiques. Ici, la végétation se résume à quelques acacias chétifs.

Enfin, vous arriverez au modeste village de Monte Trigo, totalement coupé du monde (ici, pas de téléphone, de télé ou de radio), uniquement accessible à pied ou en bateau. Vous aurez la possibilité de piquer une tête dans l’océan pour vous rafraîchir, avant d’aller manger au resto donnant sur la petite plage de galets. Pour revenir à Tarrafal, deux solutions s’offrent à vous : soit revenir par le même sentier de randonnée (bon courage !), soit louer les services d’un pêcheur, qui vous ramènera en barque à bon port.

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