◄ Autres villes

Le site des sorties entre amis et rencontres amicales dans ta ville.
         
Vacances inter OVS ►
Grâce à ton aide, le site restera sympathique comme tu l'aimes !

Quel problème veux-tu soumettre à la communauté ?

Pseudo
(AMAZONAS3)


Photo



Descriptif du profil


Humeur
(Vivement les beaux jours...)




Clique pour agrandir


Vivement les beaux jours...
Mon humeur du moment en vidéo :)
Date d'inscription
30 Octobre 2014




Membre certifié  par
Vitres

Ses sorties favorites
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Fiabilité
0 0 0 0
 
Infos perso
Classements
Prénom : Claudia
Sexe : Femme
Situation : Non renseigné
Date de naissance : 11 Nov 1967 (56 ans)
Localisation : Intramuros


Non classé(e)
Son petit mot

 

 

 

 On peut donc considérer qu’il y a une certaine logique dans le nom de cette moto, puisque l’Amazonas est bien une moto ; tout d’abord il y a son pays d’origine, le Brésil – qui est traversé par le célèbre fleuve Amazone ; ensuite il y a son genre, féminin, malgré son aspect, pour le moins virile – je n’ai jamais vu de guerrière d’Asie Mineure mais j’imagine qu’on est un peu sur le même registre ; et enfin il y a son lien avec l’univers automobile – même s’il faut être réaliste, cette moto n’a vraiment rien d’une racoleuse, c’est plutôt à son moteur que je fais allusion. En effet, l’Amazonas 1600 est propulsée par un quatre cylindres à plat d’origine Volkswagen. Bon, tout ça c’est très bien, très logique, mais ça n’en fait pas pour autant « une belle moto ». Je dois vous avouer que la première fois que j’ai vu une Amazonas 1600, le seul truc qui m’est venue à l’esprit c’est « pourquoi ? »

 

La réponse à ce « pourquoi » tient en tout un tas de petits « parce que ». En 1978, le Brésil surtaxe très lourdement les motos de grosse cylindrées étrangères. Le paysage motocycliste est donc essentiellement urbain et peuplé à 90% de petits cubes utilitaires. Le marché local du gros cube routier/luxueux/statutaire se résume à un énorme trou béant, un gouffre que Daniel Ferreira Rodrigues voit comme une opportunité sans précédent, un territoire commercial aussi vierge que la forêt traversée par l’énorme fleuve. Toutefois il ne part pas d’une feuille blanche mais s’inspire d’un étonnant bricolage réalisé quelques années plus tôt par deux mécanos ingénieux, Luiz Antonio Gomi et José Carlos Biston : une curieuse moto née de l’assemblage contre nature de cadres Harley Davidson et Indian des années 50 et d’un moteur de Coccinelle. Les deux amis réussirent à faire homologuer quatre de leurs bestiaux, qu’ils appelaient Motovolks, avant que leur petite entreprise ferme ses portes… Et que le senhor Ferreira Rodrigues reprenne l’idée à son compte. Et en seulement trente deux jours, l’Amazonas Motocicletas Espaciais (alias AME) était formée et son premier modèle, l’Amazonas 1600, entrait en production.

 

a4

 

Une Amazonas 1600, c’est un (très) gros n’importe quoi sur deux (grosses) roues. Mais c’est un n’importe quoi qui s’explique. En l’absence de véritable marché moto et dans une situation d’embargo, pas facile de s’approvisionner en pièces détachées spécifiques aux deux roues de forte cylindrée, pas facile non plus de copier une concurrence totalement absente, et du coup très difficile de disposer d’une quelconque expérience sur laquelle se baser. C’est donc dans le secteur automobile que Daniel Ferreira Rodrigues va chercher son inspiration, ses solutions et ses pièces détachées. Le moteur, d’abord, est un 1600 cc VW très courant au Brésil. C’est le bon vieux flat four de la cox, indestructible et dont les pièces se trouvent en quantité dans tout le pays. Comme je viens de le dire, l’expérience faisait cruellement défaut à la jeune marque et au lieu d’intégrer le moteur dans la géométrie de l’engin en tant qu’élément porteur, il fut installé dans un cadre maison… À la réalisation pour le moins artisanale. Résultat : une moto (encore) plus lourde et surtout beaucoup moins rigide. Et il en va de même pour de nombreuses pièces dont la finition est plus digne du portail en fer forgé que de la pièce usinée de précision. Le reste est à l’avenant, freins de Ford Corcel, deux fois plus gros et lourds que sur n’importe quelle autre moto de la même époque, deux fois moins efficaces aussi… Imaginez vous stopper d’urgence les 450 kg de l’équipage en tirant de toutes vos forces sur un levier qui se tordra avant même que la moto ne s’écrase de tout son poids sur sa pauvre fourche. Bonjour solitude. La fourche est d’ailleurs tout aussi risible. Un vrai monument avec ses monstrueux tubes de 48 mm assez espacés pour servir de porche d’entrée à un temple Maya, ou laisser libre la rotation de la roue avant, qui semble elle aussi plus dimensionnée pour un usage automobile que motocycliste. Le patchwork de pièces rassemble également quelques morceaux d’autres véhicules allant la très désirable Puma (GT ? GTB ?) au vénérable Mercedes 608 !

 

Policial Amazonas

 

Au bout du compte, l’Amazonas est une moto hors normes. Elle est plus grande et plus lourde que n’importe quelle autre avec un empattement de 1,68 m et un poids à sec qui frôle les 400 kg. Pour couronner le tout, son centre de gravité trop haut et ses suspensions d’un autre âge la rendent véritablement dangereuse à manœuvrer et pas vraiment confortable en voyage. Enfin, l’ensemble des commandes (accélérateur, freins, embrayage) provenant du monde automobile, ont été conçues pour être actionnées à la force des jambes. Autant dire que c’est plutôt virile à mettre en œuvre du bout des doigts. Mais si malgré tout ce que vous venez de lire, vous avez quand même envie de vous en offrir une… Faites donc. Mais je vous aurai prévenu. Il vous faudra de sacrées corones pour oser déchainer les 38 à 68 cv du quatre-à-plat et fendre, ou plutôt défoncer le vent à près de 150 à l’heure (144 km/h exactement pour la version Esporte Luxo, à peine plus de 130 pour un modèle de base, certaines rares Amazonas de la première heure ayant semble-t-il eu droit à un « petit » 1300 cc au lieu du 1600 habituel). Si jamais vous en revenez, j’imagine que vous vous tournerez illico vers une carrière dans le clergé. Le seul vrai bon point qu’on peut noter au sujet de cette machine est qu’elle est tout à fait adaptée à ce qui fait l’une des spécificités du Brésil : elle est prévue pour carburer à l’alcool de canne à sucre. D’où la présence d’un carénage enveloppant, dont le but est de maintenir le moteur en température. Alors que toutes les autres marques investissent des sommes colossales en R&D, notamment en ce qui concerne le refroidissement de leurs mécaniques, chez AME on monte un simple bout de plastique afin que le moteur reste le plus chaud possible ! Autre bon point, l’Amazonas est équipée d’une marche arrière… C’est la seule moto de son temps à bénéficier de ce petit raffinement, mais n’allez pas croire qu’il s’agit là de l’idée génial d’un ingénieur qui avait anticipé le poids colossal de l’engin. Non, non, c’est juste que la boite 4 vitesses de la Cox en est équipée, point barre.

 

Amazonas eSporte

 

Malgré ses (gros) défauts, l’Amazonas réussit tout de même à se trouver une clientèle tout au long des années 80. Et ce malgré un prix de vente situé aux alentours de 4.000 $ (presque 40.000 F !) en 84… Qui va culminer à 8.500 $ lors de sa dernière année de production. Ça fait un peu cher pour une voiture à deux roues. Mais, pas fou, dès le début Daniel Ferreira Rodrigues assemble son Amazonas à la commande et le client doit attendre trois à quatre mois pour prendre réception de son « motossauro » (moto+dinossauro, petit surnom affectif que l’on retrouve souvent à son sujet). Et puis souvenez vous, à l’époque, le brésilien fortuné et amateur de grosse cylindrée n’a pas d’autre choix. La barrière de la production en série à même failli être franchie en 1986, lors du rachat de la marque par Guilherme Hannud Filho, à l’âge de 31 ans (ce qui fait alors de lui le plus jeune propriétaire d’une marque de moto du monde). Mais ce dernier ne parvient pas à faire décoller la production, ni les ventes qui iront decrescendo jusqu’au début des années 90, tandis que la fabrication s’arrête en 1989.

 

Amazonas Policial

 

OK, l’Amazonas n’est pas la plus belle des motos, surtout quand elle est chevauchée par son pilote, la faute à un gabarit hors norme et des lignes disproportionnées. En plus, il est difficile de lui trouver la moindre qualité dynamique. Pourtant, on ne peut pas vraiment parler de ratage complet, vu que l’aventure a duré plus de dix ans ; il a même été question de la remplacer par un nouveau modèle au début des années 90, la Kahena. Difficile aussi de parler d’une véritable réussite étant donné les faiblesses conceptuelles de l’engin. Ceci dit, l’Amazonas est encore relativement présente sur les routes brésiliennes, dans ses trois versions, Turismo Luxo / Esporte Luxo / Militar Luxo (cette dernière ayant équipé l’administration pendant quelques temps… J’ose pas imaginer une course poursuite perché là-dessus). La moto s’est évidemment vendue principalement sur le marché brésilien mais quelques unes furent tout de même exportées vers les USA (dont deux furent achetées par Malcolm Forbes), l’Europe et même le Japon. On estime à 450 le nombre de motos sorties des ateliers AME de Sao Paolo (dont un bon quart fit la « joie » des policier). Aujourd’hui, l’intelligentsia motarde qualifie souvent cette pauvre créature de pire moto jamais produite, et j’imagine qu’elle n’est pas loin de la réalité. Mais il ne faut pas oublier qu’AME n’avait ni expérience ni référence quand elle s’est lancée dans le projet Amazonas, et les motards brésiliens n’avaient absolument rien d’autre à se mettre sous les fesses. Conséquence logique, aujourd’hui l’Amazonas 1600 jouit d’une jolie côte de sympathie. Pour les brésiliens, c’est un véritable objet de nostalgie. En 2000, Greg Frazier, globe-motard-trotter américain, se lança dans une longue trans-brésilienne (je parle bien de road trip, hein…) au guidon d’une Amazonas. Il reste marqué par sa rencontre avec l’Amazonas Moto Clube et la sincérité avec laquelle ses membres aiment leur trésor national (à lire, en anglais, ici : http://www.horizonsunlimited.com/gregfrazier/news/2000-11-06.shtml). La passion, c’est ce qui fait un collector, c’est ce qui rend un objet désirable ; et la passion ça ne s’encombre pas de critères logiques. Alors, vous en avez marre de la salle de muscu ? Vous avez envie de vous prendre pour un Playmobil sur la moto de Big Jim ? Vous aimez les engins vraiment bizarres et particulièrement dangereux ? Vous la trouvez belle ? Vous aimez les guerrières d’Asie Mineure ? Vous êtes une guerrière d’Asie Mineure (majeure et vous avez le permis moto) ? L’Amazonas 1600 est faite pour vous ! Par contre, il va vous falloir un grand garage, c’est pas le genre de bécane qu’on gare entre le mur et la Twingo. C’est plutôt la Twingo qu’on gare entre le mur et l’Amazonas. Mais à cœur vaillant, rien d’impossible. C’est une moto difficile à trouver dans sa configuration d’origine et, vous l’aurez compris, il va être quasi impossible d’en dénicher une dans nos contrées. Et alors ? Il suffit de chausser les tongues et le maillot de bain à poutre apparente pour aller arpenter les plages de Rio à la recherche d’un mec bâti comme un viking avec un casque sous le bras et lui demander s’il veut bien se séparer de sa bécane. Ou plus simplement, parcourir les petites annonces locales, sur lesquelles on trouve des Amazonas entre 25.000 et 30.000 Réals, soit 7.500 à 9.500 €… Quand même ! Ça doit être le prix du danger.

    Pour :
  • Lui envoyer un message privé
  • Voir la liste de ses futures sorties
  • Savoir si tu l'as déjà croisé lors d'une sortie

  • Connecte-toi !

    » Je m'inscris «

    Fb Connect

« Voir les autres
Viens discuter sur le forum
Pros : créez & placez votre annonce ici »